Interview d’Anaëlle Le Berre,
architecte d’intérieur chez Second Souffle
- Camille Caire
- Architecture et aménagement d'intérieur
Et si vous appreniez à mieux nous connaître ? Nous avons posé nos questions à Anaëlle Le Berre, architecte d’intérieur talentueuse chez Second Souffle (non ce n’est pas pour nous vanter, c’est la vérité !!). Arrivée au sein de la team début 2020, elle joue comme personne avec les espaces des appartements, maisons, restaurants, boulangeries… Aujourd’hui, elle nous explique en détail son métier.
Pourquoi as-tu choisi ce métier ?
Anaëlle Le Berre : en fait, les espaces m’ont toujours intéressé, c’est un endroit qui définit le “mood” dans lequel tu vas être. Tu vas aussi avoir une démarche très empathique, dans le sens où tu aides la personne à trouver un espace qui lui correspond car ce n’est pas forcément “inné” pour tout le monde. Comment je procède ? Je me mets à la place du client et je fais une recherche des sens, de la lumière, des couleurs, des matériaux, des textures qui pourraient lui correspondre.
Tu as toujours souhaité devenir architecte d’intérieur ?
Anaëlle Le Berre : pour être sincère non, mais c’est un métier qui m’a plu très tôt, j’avais 10/12 ans. Au départ, c’était surtout une passion pour moi plutôt qu’un métier ou un chemin de vie. Pour la petite anecdote, j’ai commencé en jouant avec les SIMS sur l’ordinateur. A la base, je m’intéressais surtout au métier d’architecte mais je me suis vite rendu compte que le métier d’architecte d’intérieur était fait pour moi. En fait, je préfère être libre car je suis très créative, et avec le métier d’architecte, on peut vite être “cadré” car il y a beaucoup plus de contraintes à respecter. Du coup, j’ai fait une mise à niveau en arts appliqués et ensuite un BTS en design d’espace. Je n’ai pas continué mes études, car je voulais apprendre directement sur le terrain, c’est ce qu’il y a de plus formateur selon moi.
Pour la petite anecdote, j'ai commencé en jouant avec les SIMS
Faut-il savoir dessiner quand on veut être architecte d’intérieur ?
Anaëlle Le Berre : non pas du tout ! Et puis en soi, le dessin c’est une aptitude qui s’apprend. Pour les intérieurs, on fait surtout des dessins techniques assez simples : une ligne d’horizon, deux points de perspectives et on trace. Mais aujourd’hui, j’ai trouvé d’autres moyens plus rapides pour permettre aux clients de visualiser l’idée et de se projeter. En revanche, on ne peut pas cacher le fait, que le dessin donne une image authentique à un projet.
Quelle est la partie que tu préfères dans ton métier ?
Anaëlle Le Berre : c’est quand le projet commence à prendre forme en terme de 3D. J’ai un existant et un cahier des charges à respecter qui me permettent de faire des plans. Déjà avec les plans, je peux commencer à imaginer à quoi peut ressembler l’intérieur en volume. Mais quand le projet prend forme sous mes yeux avec la 3D, c’est là que je vois l’avant/après et que je me dis waouh. Après, l’émerveillement des clients est tout aussi important car c’est à eux que le projet doit plaire avant tout. Et ce qui est beau et gratifiant, c’est de voir le client se projeter grâce à mon travail.
Et ce qui est beau et gratifiant, c'est de voir le client se projeter grâce à mon travail.
Comment abordes-tu un nouveau projet ?
Anaëlle Le Berre : avant tout, il faut savoir se “caler” sur ce que le client veut. Je vais donc procéder à de l’écoute active pour ensuite apporter ma touche dans son projet comme par exemple des choses auxquelles il n’a pas forcément pensé. C’est selon moi, ce qu’il y a de plus important pour arriver à proposer un projet qui lui correspond à 100%.
Que trouves-tu difficile dans le rapport aux clients ?
Anaëlle Le Berre : ce qui est parfois compliqué, c’est lorsqu’il y a un point de vue qui diffère. Je m’explique : chaque personne a un point de vue différent (ou pas d’ailleurs) et quand ça arrive, il faut arriver à comprendre le point de vue du client et s’aligner sur le sien car finalement c’est son espace, c’est lui qui va vivre dedans et il faut qu’il s’y sente bien. Mon but n’est pas d’imposer ma vision des choses, j’essaye de le surprendre avec des solutions d’aménagement qui me semblent les plus adaptées à son logement. C’est à lui de décider ensuite !
Mon but n'est pas d'imposer ma vision des choses
Les clients veulent-ils toujours la même chose ?
Anaëlle Le Berre : souvent, très souvent. En général, ils demandent les matériaux tendances du moment (comme les carreaux de ciment, la verrière, ou encore le carreau de métro blanc). J’ai l’impression qu’ils ont peur d’oser des matériaux plus originaux dans le sens où ils pensent déjà à la revente de leur logement et au fait qu’il doit plaire aux futurs acquéreurs. Après, j’essaye toujours de m’inspirer sur Pinterest, dans les magazines ou encore en regardant des documentaires pour proposer quelque chose de plus original et qui pourra aussi plaire aux clients. Evidemment, il y a des clients qui sont plus ouverts que d’autres aux propositions.
Où trouves-tu ton inspiration ?
Anaëlle Le Berre : beaucoup sur Pinterest, dans des magazines et des livres mais aussi grâce à des documentaires comme la Maison France 5 qui parlent beaucoup des nouvelles tendances de décoration, sur les matériaux en vogue. Je vais aussi beaucoup m’inspirer en flânant dans des boutiques, des restaurants… Maintenant, il faut savoir les intégrer en fonction des goûts des clients.
Evidemment, il y a des clients qui sont plus ouverts que d’autres aux propositions.
Quel est le projet qui t’a le plus marqué ?
Anaëlle Le Berre : certainement le premier que j’ai réalisé avec Second Souffle. C’est vraiment le premier projet où j’ai eu affaire à un appartement très alambiqué (des murs tordus) avec une petite superficie. Super challenge car il fallait vraiment optimiser l’espace pour créer une chambre en plus. Et ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est l’échange que j’ai eu avec les clients. Ils n’avaient pas d’attentes particulières, j’étais donc libre de proposer des couleurs, des matériaux… Et au moment de la présentation du projet, ils ont eu un coup de cœur pour mes propositions. Ca m’a énormément touché, car je contribue un peu à leur bonheur d’être dans leur appartement de rêve !
Et ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est l'échange que j'ai eu avec les clients.
Quel projet aimerais-tu que l’on te propose ?
Anaëlle Le Berre : plus de projets où je suis libre de faire ce que je veux, sans être contrainte par les attentes particulières des clients. Mais en soi, je le fais déjà pour les projets d’aide à la vente des agences immobilières où je suis complètement libre sur l’aménagement et la décoration.