Ouvrir un mur porteur avec une poutre IPN

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Le classique des redistributions de cloisons dans les appartements à Paris.

Pour ouvrir un mur qui est porteur dans votre appartement, vous devez faire installer une poutre IPN (le plus souvent en acier), qui permet de reporter les efforts (le poids) que le mur soutient lui-même.

C’est un vrai classique de la rénovation dans les appartements de grandes villes. Cela se fait assez souvent. C’est même une mécanique bien rodée. Mais attention, pas question de sauter une étape, les enjeux sont trop importants (comme un immeuble qui s’effondre par exemple).

Comment reconnaître un mur porteur ?

  • Le son résonne lorsque vous tapez (doucement 😉 ) dans le mur. Le bruit est sourd et profond lorsqu’il est porteur. Ne vous contentez pas uniquement de cela, car il arrive que certains murs porteurs sonnent creux à force de couches d’habillage au fur et à mesure du temps.
  • Sur le plan de l’immeuble : un mur porteur sera représenté par un trait plus épais qu’une cloison. C’est la méthode qui vous donne le plus de garantie pour l’identifier.
  • L’épaisseur du mur : si ce dernier fait au moins 15 cm d’épaisseur, il y a fort à parier que ce mur est porteur.
  • La position du mur : si ce mur soutient des poutres (apparentes ou situées sous un faux-plafond), la charpente, un plancher, un autre mur, ou constitue un mur de façade, celui-ci est très probablement porteur.

Lorsque vous êtes sur à 99% que c’est un porteur, vous pouvez avancer d’étape en étape :

Les étapes pour poser une poutre IPN

1. Etude d’avant projet 

Faire une étude d’avant projet de la future disposition du logement par un architecte. Appelez un bureau d’études indépendant, qui viendra sur place analyser votre logement, lire les plans de l’immeuble, sonder. Il vous donnera ensuite sa préconisation technique qui validera ou non la possibilité d’ouvrir le mur selon les plans de l’avant-projet effectué par l’architecte. La préconisation technique donne la dimension précise de la poutre IPN en longueur et épaisseur qu’il faudra installer pour que la structure du bâtiment soit protégée.

Source : Pinterest

2. Le syndicat de copropriétaires

Une fois les documents reçus, vous pourrez les transmettre au syndic, qui pourra les présenter lors de la prochaine assemblée générale de copropriétaires. Et oui car les murs porteurs, comme les planchers, les façades, les escaliers font partie des communs. Et il vous faut l’aval des autres propriétaires pour entamer ces travaux. Cela peut paraître long et fastidieux, mais c’est aussi un moyen de protéger tout le monde. En vérifiant que les travaux prévus se font bien dans les règles de l’art, et éviter bien des accidents. 

Si vous êtes pressé(e), vous pouvez toujours convoquer une assemblée générale extraordinaire, mais qui sera à vos frais, et attention que l’ensemble des voix nécessaires sont bien représentées pour entériner juridiquement votre projet !

Une fois l’aval de l’assemblée générale, félicitation les travaux peuvent (enfin !) commencer. Si le mur se situe entre 2 appartements, nous vous recommandons très vivement de faire un état des lieux chez les 2 parties, par un huissier de justice. Cela empêche bien des problèmes en cas de litige. Celui-ci permettra de constater l’existence potentielle de dommages avant le début du chantier. Sans le constat, votre voisin direct pourrait en profiter pour faire réparer des dommages qui ne sont pas du fait de votre intervention !

3. Les travaux commencent : Pose des étais et de la poutre ipn

Avant de procéder à l’ouverture du mur porteur, nos artisans vont placer des étais de part et d’autre du mur pour assurer la stabilité du plancher supérieur. Afin de prévenir tout risque de fissuration/mouvement. La poutre IPN est enfin prête à être posée ! 

Le plancher supérieur étant désormais soutenu, on peut procéder à la pose d’un linteau IPN. 

Afin de garantir une stabilité optimale du linteau et de la structure soutenue, celui-ci devra dépasser de 20 cm à chaque extrémité, de façon à pouvoir s’insérer solidement dans les murs. Il pourra ensuite être scellé dans les murs à l’aide de mortiers ou de résine (on dit alors qu’il est solidarisé chimiquement à la structure). Cela prend entre 1 à 2 journées de travail, et 5 jours de séchage.

Source : Pinterest

4. la démolition

La démolition du mur porteur est l’étape sensible de l’intervention. On part toujours du haut vers le bas, juste en dessous de l’IPN posé précédemment.

On utilise généralement une disqueuse plutôt qu’une masse afin d’éviter la déstabilisation du linteau posé précédemment et d’abîmer l’environnement immédiat.

5. Retrait des étais et finitions

Une fois que l’ouverture du mur est réalisée et que le mortier entourant l’IPN est sec, place aux finitions ! L’artisan en charge des travaux va alors retirer les étais, combler à l’aide de mortiers les ouvertures où étaient insérés les bastaings et les irrégularités des côtés de l’ouverture (en posant des règles-guides verticales), et appliquer un enduit de finition. L’entreprise peut ensuite enlever les règles latérales et réaliser des retouches pour obtenir des arêtes nettes. Pour finir, il faudra penser à repeindre les murs détériorés et assurer la jonction entre les revêtements de sols situés de part et d’autre de l’ouverture.

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Source : Pinterest

Ouvrir un mur porteur : combien ça coûte ?

Le prix à envisager pour ouvrir un mur porteur peut aller de 3 250 € HT à plus de 10 000 € HT (étude préalable incluse). Ce montant est directement tributaire des particularités suivantes :

  • l’épaisseur du mur à casser ou à percer
  • la taille de l’ouverture à créer
  • le matériau dans lequel est édifié le mur (brique, béton, pierre, parpaing…)
  • le type de mur porteur concerné (mur de façade ou mur de refend)
  • la méthode d’ouverture utilisée
  • les finitions
  • les frais liés à l’intervention de l’architecte et du bureau d’études techniques.

Retrouvez ci-dessous le détail des prestations et tarifs à prévoir pour casser ou abattre un mur porteur :