Connaissez-vous les différents styles architecturaux de Paris ?

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Paris est une destination de prestige qui se démarque à chaque coin de rue par son charme, mais aussi son histoire. En particulier, ces deux dimensions de la ville lumière sont davantage portées au premier plan grâce aux monuments et aux différents styles architecturaux. La renommée d’antan de la capitale française peut toujours se lire en effet dans le paysage urbain. Il suffit de porter l’attention au plan, la forme des façades, les ornements des immeubles érigés.

En vous laissant guider par l’envie de découvertes qu’inspirent les constructions parisiennes, vous serez en outre amenés à une interrogation particulière. À quelles époques et faits historiques sont rattachés les styles d’architecture caractérisant les édifices de cette grande cité européenne ? Depuis le XIXe siècle, plus d’une dizaine de courants architecturaux y ont par exemple vu le jour. Au terme de cette lecture, toutes vos questions de ce type seront élucidées à tel point que vous pourrez repérer aisément chaque style durant vos promenades.

Le style empire, entre classicisme et rigueur

Le style empire s’est étendu de l’an 1800 à 1815. Elle a pris racine au lendemain des mouvements révolutionnaires qui ont animé la France entière en ce moment. Les nouvelles maisons étaient alors caractérisées par un besoin d’espace habitable. La décoration des bâtiments ne constituait donc pas une priorité aux yeux des ingénieurs de ce siècle naissant.

Dans le secteur de la construction, le début du XIXe siècle a vu naître un courant inspiré des styles d’architecture présents sous d’autres cieux. Un mélange de l’art de construire propre aux égyptiens, aux grecs et au courant néoclassique est devenu la référence. Classiques et sans ornements majeurs, les nouveaux édifices sont caractérisés par des dimensions importantes. Les règles de construction en cours définissent davantage de structurations et de symétrie dans les plans. Des numéros sont désormais attribués aux rues pour faciliter l’identification des bâtisses qui sont érigées notamment aux alentours de la Seine.

Dans le style empire, les différents niveaux des immeubles sont clairement délimités par des ceintures horizontales visibles sur les façades. Les travaux de maçonnerie prévoient aussi l’intégration de pilastres pour renforcer les murs. Des balcons faits de fer forgé sont montés au premier et deuxième niveau à hauteur des fenêtres. Vous identifierez également une maison de ce style grâce aux statues qui se retrouvent entre l’intervalle des larges fenêtres de forme rectangulaire. Le dessus des portails est en forme d’arc de cercle.

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Source : paris-stone-immobilier
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Source : architecturesparisiennes

Le style restauration et la sobriété de ses plans architecturaux

De 1815 jusqu’en 1830, il ne se remarque plus de traces de luxe sur la plupart des bâtiments parisiens. C’est l’avènement du style restauration. En effet, les quinze ans qui composent cette période voient l’érection de maisons de type populaire. Leur principal caractéristique est la simplicité et la sobriété. Les immeubles ont un aspect épuré et sont dotés de façades exemptes de décorations.

On note toujours l’installation de balcons réalisés en fer forgé aux différents niveaux et en face des fenêtres. Celles-ci disposent d’un cadre en forme de rectangle et leur pourtour est serti d’encadrement en pierre. Ces ouvertures sont également plus nombreuses comparativement au style empire. Toutefois, sur certaines maisons de l’époque, c’est plutôt un fronton de pierres taillées que vous observerez sur le haut des fenêtres.

Les architectes du style restauration voient également l’intérêt d’occuper davantage l’espace supérieur des constructions. Ces dernières passent alors à 4 voire 5 étages, offrant un plus grand nombre de logements disponibles. Les options de finition prévoient l’ajout de persiennes au niveau des fenêtres.

Le style Louis Philippe et ses 20 années de renouveau architectural

De 1830 à 1850, la capitale française voit sa démographie croître et le rythme des activités économiques s’accentuer. Cet intervalle de temps coïncide également avec la généralisation des moyens de déplacement dont les carrosses par exemple. Un inconvénient majeur oblige alors les autorités publiques à agir sur les plans de construction des maisons : il s’agit de l’étroitesse des rues.

L’accroissement des citadins circulant à pied complique davantage la fluidité du trafic dans les rues parisiennes. À l’initiation des responsables de la préfecture, des travaux sont entrepris pour agrandir la largeur des rues. Vous êtes chanceux de ne pas être parmi les propriétaires d’immeubles de ce temps car en complément de cette mesure, des destructions de façades ont lieu. Ces dernières ont permis de diminuer la superficie des constructions pour avoir plus d’espace de circulation. Dès lors, les égouts et trottoirs larges font leur apparition.

Ce sont tous ces changements qui vont jeter les bases du style Louis Philippe. Si les dix années qui suivent 1830 continuent de voir apparaître des immeubles pourvus d’une architecture sobre, le courant Louis Philippe se démarque à partir de la décennie 1840. Les façades autrefois sans charme commencent à s’embellir d’ornements et de finitions décoratives. Vous aurez le plaisir de photographier des demeures de style Louis Philippe si vous arpentez par exemple la rue Blanche à Paris. Soyez rassuré, vous n’aurez pas de difficultés à repérer celles-ci. Les persiennes associées aux fenêtres sont faites en métal, d’épaisseur fine et peuvent être repliées. La profondeur des balcons est moindre et les appuis prévus aux fenêtres vont au-delà de la façade.

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Source : storys-international
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Source : unjourdeplusaparis

Les constructions de type haussmannien

Le style haussmannien qui a prévalu jusqu’à l’an 1870, doit son appellation au préfet Haussmann installé par Napoléon III à sa prise de pouvoir au début de la décennie 1850. Le mot d’ordre du premier responsable français était d’apporter davantage de modernité dans le paysage architectural de l’ancienne Lutèce. Les instructions qu’il donne à Haussmann doivent aboutir à l’édification d’immeubles de type nouveau et moderne.

Plus d’une vingtaine de milliers de bâtisses typiques des styles précédents sont détruites en vue de concrétiser ce plan d’urbanisation exceptionnel. Les jardins publics remplacent certaines constructions démolies. De même, le système des égouts est rénové et amélioré et les voies sont redimensionnées. Au milieu de ce décor urbain, sont érigés ensuite près de 34 mille immeubles selon le style défini par Haussmann.

Les habitations de style haussmannien présentent la spécificité de s’élever sur quatre, cinq voire six niveaux. Leur façade est bâtie aux moyens de pierres taillées et est dotée de refends horizontaux. La renommée des architectes de l’époque croît car ils sont en charge d’imaginer les plans assortis aux façades. Ces dernières portent alors leur signature. La visite continue au deuxième niveau des habitations. Il comporte un balcon filant fixé en place grâce à des consoles. Ces modèles de balcons se remarquent également par endroits aux étages suivants. Les espaces séparant deux fenêtres sont plus larges et servent d’emplacement pour des décorations.

L'après 1870 et la naissance du style post Haussmannien

En 1870, Paris est en proie aux troubles générés par le renversement de l’empire de Napoléon III. Le mouvement entamé par Haussmann ne connaît pas de trêve et les réformes architecturales se poursuivent jusqu’en 1895. C’est l’ère du style post Haussmannien. Toutefois, la mission est revenue désormais aux autorités venues à la suite de l’ancien préfet.

Dès 1880, le luxe qui caractérisait les édifices sous la période Haussmann est délaissé pour davantage de discrétion. Les nouveaux schémas de construction tendent à ne garder que les éléments dont la présence est indispensable. Les dais sont ainsi aménagés avec plus de sobriété au même titre que les consoles. Quant aux frontons des fenêtres, ils sont moins privilégiés et leur nombre est réduit, sauf au deuxième étage.

Les architectes post Haussmannien se fondent à compter de 1884 sur les styles d’antan pour recréer des modèles d’habitation où se combinent des formes nouvelles. Les immeubles parisiens affichent par exemple des façades sur lesquels on note un mélange d’architecture romaine, grecque ou encore gothique. L’installation de baies vitrées, auparavant interdite depuis l’époque moyenâgeuse est permise à partir de 1893. Seuls le deuxième niveau et la corniche peuvent cependant accueillir celles-ci.

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Source : storys-international
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Source : lavieenpierre

L'architecture caractérisant la fin du style haussmannien

L’achèvement du XIXe siècle coïncide avec le déclin du style Haussmannien, même si son influence s’est poursuivie jusqu’au déclenchement de la première guerre mondiale. Cette portion d’années allant de 1895 à 1914 est qualifiée de fin de l’hausmannien. Les normes d’urbanisme et d’habitat se font moins rigides et ouvrent le champ à des dessins d’architecture plus imaginatifs et libres.

Les plans d’immeubles prévoient par exemple l’installation d’ascenseurs. Autrefois perpendiculaires, les angles des bâtisses adoptent un aspect arrondi et sont pour la plupart pourvus d’un dôme. On y distingue des saillies dont la profondeur passe d’une quarantaine de centimètres à une portée d’1,20 mètres.

Les baies vitrées appelées oriels sont intégrées sur les façades et sont visibles sur les étages surplombant la corniche. Entre deux baies, vous pouvez remarquer quelques fois des loggias. Enfin, la hauteur des combles est accentuée, offrant plus d’options d’embellissement des toitures. Le boulevard Haussmann et en particulier l’avenue de l’opéra sont les lieux où vous êtes sûr de pouvoir apprécier les demeures Hausmanniennes dans toute leur beauté.

Le style art nouveau pour un nouveau visage de l'architecture parisien

Le style art nouveau s’est enraciné au fur et à mesure que s’éteignait la tendance lancée par Haussmann. Il s’est donc développé sur le même espace de temps que la fin de l’haussmannien. Il est à l’actif d’Hector Guimard. L’architecte émérite s’est notamment basé sur les plans d’un édifice bruxellois, l’hôtel tassel, pour concevoir et ériger la structure du Castel Béranger. Il s’agit d’une construction présente dans le 16e arrondissement de la ville lumière.

Elle va servir de prélude à la généralisation du style art nouveau réputé à l’époque pour la liberté de conception qu’il donnait aux architectes. À quels détails reconnaitrez-vous un bâtiment de type art nouveau ? Sachez que le plan des façades laisse voir plus de courbes. Les décorations de celles-ci révèlent également des œuvres artistiques sculptées, réalisées dans les moindres détails.

En particulier, les ornementations propres à ce style architectural représentent des formes animales ou dessins floraux. Pour pénétrer à l’intérieur de la construction art nouveau, vous aurez à passer une porte munie de vitres et faite en fer forgé.

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Source : Wikipédia
Source : Pinterest

Le style art déco de l'après-guerre

La première grande guerre mondiale a conduit à repenser entièrement le schéma urbain de la capitale entre 1920 et 1930. Toutefois, le style art nouveau ne correspondait plus au modèle d’aménagement imaginé par les autorités françaises. Il était jugé inadapté en raison de son côté trop luxueux. Simple, discret et empreint de rigueur, le style art déco va lui succéder comme la nouvelle référence en construction immobilière. Les façades aux contours d’angle droit se substituent ainsi aux formes arrondies instaurées avant la guerre. Les figures ornementales représentant avec force et précision les détails de sculpture sont abandonnées au profit de simples formes géométriques.

D’autres types de matériaux sont privilégiés pour monter les murs des maisons à savoir le béton et la brique. Les pierres de taille continuent toujours d’être utilisées. Le fer forgé reste également l’élément de fabrication employé pour les balcons et portes. Ce même métal intervient dans la réalisation des garde-corps. L’art déco reprend en outre les ornementations typiques du modèle art nouveau que sont par exemple les bas-reliefs floraux.

L'avènement du style architectural des années 1930

À compter de 1930, le continent européen est touché par la crise que connaît l’économie américaine depuis une année. De fortes restrictions sont appliquées au niveau des politiques d’urbanisme et d’habitat sur le sol français. Ceci conduit à une diminution des investissements consacrés aux constructions immobilières.

Compte tenu de son coût abordable, le recours au béton armé devient systématique pour élever les murs et façades. Ces dernières ne présentent plus autant d’éléments décoratifs. Les années 30 sont caractérisées aussi par une présence moindre des courbes. À l’inverse, les formes géométriques perpendiculaires deviennent visibles sur la majorité des façades.

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Source : Hemea
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Source : storys-international

Les infrastructures urbaines entre 1918 et 1976

L’année 1918 marque le terme du premier conflit d’envergure mondiale et soulève des questions liées au logement des populations désormais sans toit. Le concept d’habitation bon marché est initié en 1920. Les pouvoirs publics municipaux s’y appuient pour réaliser des bâtisses faites de briques. Ce type de construction est haut de 6-7 niveaux et est intégralement en briques rouges. Outre la couleur des briques, l’autre signe de repérage de telles infrastructures est leur regroupement en lots successifs.

Le règlement de la deuxième grande guerre voit émerger de nouvelles variantes de tours et d’édifices communautaires. Le but poursuivi par l’état est de reloger l’énorme masse de français sans abri. Entre 1946 et 1976, un nombre astronomique de bâtiments sort de terre et construits selon un style architectural moderne.

L’usage important de béton, une forme architecturale identique d’un bâtiment à l’autre et la toiture en terrasse sont quelques-unes de leurs spécificités. Ils sont complétés plus tard durant la décennie 1960 par les édifices de standing.

Les styles d'habitation à Paris de 1976 aux années 2000

Le courant des années 1976 ayant ébranlé l’économie mondiale en raison du choc pétrolier, les secteurs d’activités secondaires reviennent au premier plan. Les architectes de l’hexagone font étalage d’ingéniosité dans l’immobilier. Leur inventivité les amène à redessiner des styles innovants en se basant sur les habitats Hausmannien, néoclassique et moderne. Les bâtiments de standing prennent des dimensions de plus en plus imposantes.

Le début de la décennie 1990 est marqué par l’insistance accordée à l’esthétique des constructions. Les finitions en verre, en métal ou en bois rehaussent l’apparence visuelle des habitations et sont très utilisées en guise d’ornementations. Toutefois, les courbes, lignes perpendiculaires et angles droits sont toujours intégrés dans le plan des façades.

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Source : pavillon-arsenal